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Électrisés par la chaire délicate et les vins délicieux qui nous furent servis, nous passâmes, en trébuchant, dans une magnifique salle, toute préparée pour les orgies que nous avions à célébrer. Là, les agens étaient Ferdinand, Gravines, La Riccia, Clairwil, Charlotte, Olimpe et moi : les victimes ; les quatre femmes grosses, les quatre jeunes filles qui nous avaient servies au dîner, et les huit beaux enfans de l’un et de l’autre sexe, dont les culs nous avaient lancé des liqueurs ; quatorze vigoureux champions, pour le moins aussi gros, aussi nerveux que ceux que nous avions épuisés le matin, parurent la lance en arrêt ; tout était nu… frémissant et attendant, avec autant de respect que de silence, les loix qu’il nous plairait de leur imposer. Le repas nous ayant mené fort loin, il devenait essentiel que des lumières éclairassent le lieu de la scène. Cinq cents bougies cachées dans des gazes vertes, répandaient dans cette salle la clarté la plus douce et la plus agréable : plus de particularité, plus de tête-à-tête, dit le roi ; c’est aux yeux les uns des autres que nous devons opérer maintenant.

Nous nous précipitons alors, sans aucune