Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 10, 1797.djvu/42

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qu’il y ait quelque chose à craindre aujourd’hui ?… Non, répondirent-ils ! quelques morceaux de bithume, de soufre ou de pierre-ponce pourront s’élancer ; mais il est vraisemblable qu’il n’y aura point d’irruption. — Eh bien, mes amis, dit Clairwil, donnez-nous le panier qui contient nos rafraichissemens ; et redescendez au village ; nous allons passer ici la journée ; nous voulons dessiner, lever des plans. — Mais s’il arrivait quelque chose. — Ne dites-vous pas qu’il n’arrivera rien ? — Nous ne pouvons l’affirmer. — Eh bien ! quand il arriverait quelque chose, nous voyons le village où vous nous avez pris, nous y descendrons à merveille ; et trois ou quatre onces que nous leur glissâmes dans la main, les déterminèrent bientôt à nous laisser.

À peine furent-ils à quatre cents pas, que nous fixant Clairwil et moi… Userons-nous de ruse, dis-je bas à mon amie ? Non ! me dit-elle ; de force : et nous élançant aussitôt toutes deux sur Olimpe ; garce, lui dîmes-nous, nous sommes lasses de toi ; nous ne t’avons fait venir ici que pour te perdre… Nous allons te précipiter toute vive dans les entrailles de ce Volcan. — Oh, mes amies !