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reste de sa maison, et vint s’établir chez Clairwil.

Il était facile de voir, à l’air dont cette femme me dévorait des yeux, que ce qu’elle attendait, avec le plus d’impatience, était l’instant, où pour prix de ce qu’elle avait fait, mes faveurs lui seraient accordées. Je ne la fis pas languir ; après le dîner le plus somptueux et le plus élégant, je lui tends, les bras ; elle s’y précipite ; nous volons dans ma chambre ; tout s’y ferme, et je me livre, avec d’inexprimables délices, à la plus libertine, et la plus luxurieuse des femmes. Durand, âgée de cinquante ans, n’était pas encore sans mérite ; ses formes étaient belles et bien conservées ; sa bouche fraîche, sa peau douce et peu ridée ; un superbe cul, la gorge encore soutenue, fort blanche, des yeux très-vifs, beaucoup de noblesse dans les traits, et des transports dans le plaisir… des goûts d’une bisarrerie… Par un caprice de la nature, dont Clairwil et moi ne nous étions jamais doutées, Durand n’avait jamais pu jouir des plaisirs ordinaires de la jouissance. Elle était barrée, mais (et de cela vous devez vous en souvenir) son clitoris, long comme le doigt, lui