Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 2, 1797.djvu/132

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Omphale, et dont on a tracé plus loin le portrait, dit à notre héroïne : Vous venez de voir, mon enfant, que je vous ai sauvé la vie ; vous étiez condamnée sans moi ; suivez cette fille, elle vous instalera, elle vous mettra au fait de vos devoirs ; et souvenez-vous bien sur-tout que c’est par la soumission la plus entière, par la résignation la plus étendue, que vous m’empêcherez de me repentir de ce que je viens de faire pour vous. Voyons votre cul. L’humble et douce Justine se retourne en tremblant. Ce sont vos fesses qui vous ont sauvée, poursuit le moine, j’en idolâtre la tournure ; songez à exciter et à ménager à propos les desirs qu’elles m’inspireront ; car l’indifférence aurait autant d’inconvénient pour vous que la satiété, et je vous punirais autant pour ne me rien inspirer, que pour m’avoir fait trop sentir. — Quels écueils, ô mon père ! soyez plus grand et plus généreux ; daignez me rendre la liberté, que vous m’avez si injustement ravie, je vous bénirai le reste de mes jours. Ces bénédictions-là, ma chère fille, reprit le moine, ne contribueraient en rien à mon bonheur ; et le plaisir de vous enchaîner à ma luxure ici augmente infiniment ce bonheur !