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tions, leur nourriture ; le troisième article t’instruira de l’arrangement des plaisirs de ces moines, de la manière dont les filles ou les garçons servent leur volupté ; le quatrième te développera l’histoire des réformes et des changemens.

Je te parlerai peu, Justine, des abords de cette affreuse maison ; on me les a fait voir éclairés, afin que je puisse en donner l’idée à celles que l’on me charge d’instruire, et les convaincre mieux de toute l’impossibilité de l’évasion. Hier, Severino t’en expliqua une partie ; il ne te trompa point. L’église et le pavillon qui y tient, forment ce qu’on appelle le couvent ; mais, tu ignores comment est situé le corps-de-logis que nous habitons, comment on y parvient ; le voici :

Au fond de la sacristie est une porte masquée par la boiserie, qu’un ressort ouvre ; cette porte sert d’entrée à un boyau aussi obscur que long, des sinuosités duquel ta frayeur en entrant t’empêcha sans doute de t’appercevoir ; d’abord ce boyau descend, parce qu’il faut qu’il passe sous un fossé de trente pieds de profondeur ; c’est-là que se présente un pont sur lequel tu peux te souvenir d’avoir passé ; le couloir remonte en-