Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 2, 1797.djvu/22

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préalable, sur laquelle on ne l’avait nullement prévenue. Les portes s’ouvrent avec fracas ; Bandole, suivi d’une vieille, entre dans la chambre : faites-moi voir le con, dit-il à la matrone ; et Justine, sans pouvoir s’en défendre, est aussi-tôt saisie et troussée. Ah ! — ah ! dit Bandole avec négligence, n’est-ce pas celle qui doit mourir ici ?… celle qui s’est avisée de me surprendre. Oui, répond-on. — Puisque c’est ainsi, je n’ai pas besoin de grands ménagemens avec elle… Le pucelage y est-il ? Alors la vieille, le nez affublé de lunettes, se courbe pour examiner. Cela a été attaqué, dit-elle au bout d’un instant ; mais il y a de l’étroit, de la fraîcheur… il y a de quoi donner du plaisir. — Écartez… que je voie à mon tour, dit Bandole… et le vilain, agenouillé devant le con ouvert, y fourre à-la-fois ses doigts, son nez et sa langue. Tâtez-lui les reins, dit-il à la vieille en se relevant, et dites-moi si vous supposez que la ponte pourra se faire avec succès. Oui, dit la vieille en palpant, le sujet est bien constitué ; je vous réponds d’un excellent produit dans neuf mois, — Oh ! ciel ! s’écria Justine, quand je serais une bête de somme, on ne m’analyserait pas avec plus de mépris ; et