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jouissance, dont il avait encore, par-dessus tout cela, le soin de barbouiller le visage avec l’étron déposé dans sa main. Sylvestre avait cinquante ans, mal fait, d’une figure hideuse, mais de l’esprit, de la méchanceté comme ses confrères : aucuns ne manquaient de ces qualités, qu’ils regardaient comme les premières bases de leurs libidineuses associations.

Jérôme, le plus âgé de ces six solitaires, avait soixante ans ; mais s’il était le plus vieux, il était aussi le plus libertin. Tous les goûts, toutes les passions, tous les crimes se trouvaient réunis dans l’ame de ce moine ; il joignait aux caprices des autres, des irrégularités bien plus bizarres encore, et des circonstances bien plus libidineuses ; toutes les routes de Vénus, tous les sexes, d’ailleurs, lui étaient indifférens ; mais ses forces commençant à faiblir, il préférait, depuis quelques années, celle qui, n’exigeant rien de l’agent, laissait au patient le soin d’éveiller les sensations et d’exciter l’émission de la semence : la bouche était son temple favori ; et pendant qu’on le suçait, il se faisait fouetter à tour de bras. La suite nous offrira des détails que nos lecteurs aimeront mieux voir en action