Aller au contenu

Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 3, 1797.djvu/208

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

partirent ; la joie reparut dès qu’on les vit dehors, et les plus scandaleuses orgies se célébrèrent le reste de la nuit.

Le mêlange des sexes n’ayant pu réussir, et les efforts de Bressac ne l’ayant conduit qu’à sodomiser deux fois Dorothée, il fallut que les hommes s’amusassent ensemble, et que les femmes fissent de même. Dorothée toute en feu, fatigua Justine, d’Esterval épuisa Bressac, et l’on se coucha vers la pointe du jour, avec le projet de partir tous quatre aussi-tôt qu’on aurait déjeûné.

L’homme chez qui je vous mène, dit Bressac en procédant à ce repas, se nomme le comte de Gernande. — Gernande ! assurément, je suis son parent, dit d’Esterval, il était le frère de votre mère, et par conséquent mon cousin-germain. — Et le connaissez-vous ? — Je ne l’ai vu de ma vie, je sais seulement que c’est un homme singulier… un homme dont les goûts… Attendez, attendez, dit Bressac, je m’en vais vous le peindre, puisque vous ne le connaissez pas.

Le comte de Gernande est un homme de cinquante ans, fort gros ; rien n’est effrayant comme sa figure, la longueur de son nez, l’épaisse obscurité de ses sourcils, ses yeux