Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 3, 1797.djvu/230

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lant le vit. Les bras de Justine se bandent à la fin, on l’emporte ; et nos libertins, épuisés, vont se rafraîchir dans les jardins. Connaissant les crises du délire des autres personnages de ce château, nous n’y ramènerons point nos lecteurs : mais qu’il nous soit permis de fixer leur attention quelques minutes sur celles de Gernande. Près d’un quart-d’heure entier le paillard était en extase… et quelle extase ! grand Dieu ! il s’y débattait comme un homme qui tombe en épilepsie ; ses cris épouvantables, ses blasphêmes atroces, se seraient entendus d’une lieue ; il frappait tout ce qui l’entourait ; ses efforts étaient effrayans.

Abandonnons maintenant, pour deux jours toute la gaillarde assemblée : l’établissement de Justine auprès de sa maîtresse, est la seule chose qui doive nous occuper.

Ce fut au bout de cet intervalle, que Gernande lui fit dire de venir lui parler dans le même salon où il l’avait reçue en arrivant ; elle était faible encore, mais d’ailleurs assez bien portante.

« Mon enfant, lui dit-il après lui avoir permis de s’asseoir, je renouvellerai peu souvent avec vous la scène d’avant-hier ; elle vous épuiserait, et j’ai besoin de vous pour autre chose ;