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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 3, 1797.djvu/362

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reuse aventurière trouva dans le cabinet qui lui était destiné un meuble de torture, en usage parmi les bourreaux d’Italie. Fixée sur le croupion au haut de cette infernale machine, ses quatre membres étaient attachés en l’air, et son corps pesant sur cette partie chatouilleuse et faible que soutenait le fatal instrument, lui occasionnait, au moyen de ce poids, une douleur si violente, qu’il en résultait un rire sardonique, extrêmement curieux à examiner. On n’imagine pas le plaisir qu’eut Victor de faire établir là, par celui qui l’aidait, la triste et malheureuse Justine, Le petit scélérat l’y contint près d’une demi-heure, en se faisant branler par Constant ; puis, courant chercher son père : Oh ! mon ami, lui dit-il, j’ignore à quel supplice tu condamnes ta fille Cécile ; mais je te jure qu’il ne peut en être de plus délicieux que celui que je viens d’imposer à Justine ; viens-y placer ma sœur, je te le demande avec instance. Verneuil, que rien ne satisfaisait, et qui ne se trouvait pas assez délecté des affreuses douleurs qu’arrachait à Cécile un horrible chevalet sur lequel il l’avait posée, la détache, et la conduit sur la manivelle italienne. Il