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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 3, 1797.djvu/371

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de-Dieu dont je me fouts, jamais je n’eus tant de plaisir. Ici tous les bras se rebandèrent en hâte. Madame de Verneuil, absorbée sur le corps de sa fille, le couvre de larmes et de baisers : on essaye quelques remèdes, et leur parfaite inutilité les fait abandonner aussi-tôt. Verneuil, très-consolé de cette perte, parce que personne ne tenait moins que lui à un objet… sur-tout quand il en était, rassasié, Verneuil demande à son fils s’il l’a fait exprès. — Non vraiment, dit l’insigne coquin ; je vous prie, cher père, d’être bien persuadé que, si j’avais eu une victime à choisir, c’eût été madame votre épouse… Tout le monde éclate de rire… Et voilà comme on élevait ce jeune scélérat ; voilà comme on l’apprivoisait insensiblement aux plus exécrables forfaits. — Sacre-Dieu, dit d’Esterval, je suis désolé que cette jolie fille crève si-tôt ; j’avais dessein de l’enculer. — N’es-tu donc pas encore à tems, dit Bressac ? — Par-Dieu, tu as raison, dit l’aubergiste ; qu’on me la tienne, et je l’y fais passer. — C’est moi, mon ami, dit Verneuil ; c’est moi qui vous rendrai ce service, en reconnaissance ce tous ceux que m’a rendus votre aimable femme ; et, saisissant sa fille