Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 3, 1797.djvu/88

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par mon talent en ce genre, et tous les présens que j’en ai reçus, n’en sont que la récompense. Échauffé de ce récit, je sodomisai Joséphine une seconde fois, et j’éprouvai, je l’avoue, une sorte de volupté à me sentir dans le même cul qui faisait décharger un empereur turc, lorsque Delmas, entrant tout-à-coup, pensa nous prendre sur le fait ; il venait nous avertir qu’il allait mettre à la voile, et que libres dans une heure ou deux, nous pourrions aller le trouver dans la chambre du capitaine ; nous y fûmes. Joséphine ayant confié au renégat le projet qu’elle avait de s’établir avec moi dans une maison de commerce à Marseille, je démêlai promptement, par les réponses du patron, qu’il avait assez d’argent pour se mettre entiers avec nous ; de ce moment je conçus le dessein de voler, d’égorger même mes deux bienfaiteurs ; et m’emparant de leurs richesses et de leur vaisseau, de cingler vers Livourne, au lieu de Marseille, afin de me dérober aux poursuites. Dans cette intention j’échauffai la tête de Delmas pour Joséphine, et j’engageai en même-tems celle-ci à ne pas se montrer trop récalcitrante aux intentions du renégat sur elle, afin de tirer de lui une infinité d’éclaircissemens et de facilités à la