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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 3, 1797.djvu/93

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à tous les sentimens de dégoût et de rage qui m’avaient déjà fait proscrire cette infernale créature, je la fis aussi-tôt couvrir de fers et jeter dans les cales de mon bâtiment ; puis, faisant remorquer le sien par le mien, nous continuâmes de voguer vers Livourne, Mais le soir, un peu délassé de mes fatigues, venant de boire quelques bouteilles de vin grec, mon infernal vit me rappela bientôt que j’avais une délicieuse victime à lui offrir. J’avais soupé avec un petit mousse, que j’aimais beaucoup, et qui me branlottait sur mes idées. Le plus délicieux projet de vengeance enflamme aussi-tôt mon imagination ; je fais monter la victime dans ma chambre ; je la livre, en détail, à tous les matelots de l’équipage ; je branlais leurs engins, et les introduisais alternativement ainsi, tantôt au con, tantôt au cul ; aussi-tôt qu’un d’eux avait fini, je l’obligeais à distribuer cent coups de corde, tant sur les reins que sur les fesses de sa jouissance, et à lui frotter le visage de son cul : soixante-quatre hommes lui passèrent ainsi sur le corps, et elle reçut six mille quatre cents coups d’étrivières. J’étais le seul qui n’eût pas déchargé ; je me branlais en considérant Joséphine évanouie, à