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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/124

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jolie femme d’environ trente ans, de beaux cheveux, des yeux très-noirs et très-libertins… excessivement adroite ; (on se souvient de la manière dont elle avait trompé Justine), jouant au mieux tous les personnages dont on la chargeait, et d’une corruption de mœurs au-dessus de tout ce qu’on peut imaginer au monde. La confiance qu’elle inspirait aux membres de cette association était si prodigieuse, qu’elle sortait maintenant bien peu de la maison. Quelques courses aux environs de la trappe, mais le plus grand détail dans la maison ; parfaitement bien d’ailleurs avec des chefs… dont elle était si digne par ses mœurs et par ses talens.

Gareau voyant repasser Justine avec sa gardienne, se mit à éclater de rire ; que penses-tu de cette pécore, dit-il à Séraphine, qui croit que de m’avoir prêté son cul, la soustrait aux peines que ses sottises lui font encourir. — Elle est encore novice, répondit Séraphine, il faut lui pardonner sa bonne-foi. — Comment, poursuivit Gareau, ne sera-t-elle pas punie de mort ? — Ah ! scélérat, dit Justine, voilà donc ce que tu voulais ? Altéré de mon sang, ce n’était que pour le voir répandre que tu as trahi tous les senti-