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à son dernier période. Il y a une infinité de gouvernemens en Asie où les grands peuvent tout faire… où le peuple seul est enchaîné. C’est agir contre la nature, que de prétendre diminuer la force de ceux auxquels sa main l’a départie ; c’est la servir que d’imiter les modèles de cruauté, de despotisme qu’elle offre sans cesse à nos regards… que d’user de tous les moyens qu’elle a mis dans nous pour déployer notre énergie ; celui qui s’y refuse, est un sot qui ne mérite pas le présent qu’il a reçu d’elle… Et Verneuil, revenant ici à l’objet de la discussion, nous n’avons donc nul tort, mes amis, de faire servir cette créature à tous les caprices de notre lubricité ; nous l’avons enlevée, et nous sommes les maîtres, dès que la nature nous rend les plus forts, d’en faire tout ce que nous voudrons. Il n’y aurait que des imbécilles ou des femmes qui pourraient le trouver mauvais ; parce que ces deux sortes d’individus, faisant partie de la classe des faibles, doivent nécessairement en prendre le parti.

Eh ! qui doute, dit Bressac, électrisé par la morale de son oncle, qui peut ne pas être convaincu que la loi du plus fort ne soit la meilleure de toutes, la seule qui règle les res-