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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/225

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les membres : de quelle crainte ne devait-elle pas être saisie d’ailleurs !… quelle perspective s’offrait à ses yeux ! des monceaux de corps morts, au milieu desquels l’infortunée allait finir ses jours, et dont l’odeur l’infectait déjà. Roland arrête la corde autour d’un bâton fixé en travers du trou, puis, armé d’un couteau, l’œil fixé sur le poids qui pend au bâton, le vilain se branle le vit. Allons, putain, s’écrie-t-il, recommandes ton ame à Dieu, l’instant de mon délire sera celui où je te jetterai dans ce sépulchre, où je te plongerai dans l’éternel abîme qui t’attend… Ahe… ahe… ahe… foutre, ah ! double-foutu-Dieu, je décharge, et Justine se sent inondée d’un déluge de sperme, sans que le monstre eût coupé la corde… il la retire. Eh bien, lui dit-il, as-tu eu bien peur ? — Ah ! monsieur, — C’est ainsi que tu mourras, Justine, sois-en bien assurée, et j’étais bien-aise de t’y accoutumer… On remonte. Grand Dieu ! se dit encore Justine, quelle récompense de tout ce que je viens de faire tout récemment pour lui ! mais ne pouvait-il pas m’en arriver davantage ?… Oh ! quel homme !

Roland enfin prépara son voyage ; il vint voir Justine la veille à minuit. La malheur-