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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/257

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puis compter comme sur moi-même. — Eh bien ! monsieur, allez promptement lui ordonner de ne pas quitter votre chambre une minute, de tout le tems que nous serons à la promenade. — Mais, j’ai la clef de cette chambre ; que signifie ce surcroît de précaution ? — Il est plus essentiel que vous ne pensez, monsieur ; usez-en, je vous en conjure ou je ne sors point avec vous. La femme chez qui nous avons dîné est une coquine ; elle n’arrange la promenade que nous allons faire ensemble, que pour vous voler plus à l’aise. Pressez-vous, monsieur, elle nous observe… elle est dangereuse ; remettez vîte votre clef à votre ami ; qu’il aille s’établir dans votre chambre, et qu’il n’en bouge pas que nous ne soyons revenus. Je vous expliquerai tout le reste, dès que nous serons en voiture. Dubreuil entend Justine ; il lui serre la main pour la remercier, vole donner des ordres relatifs à l’avis qu’il reçoit, et revient aussitôt. On part. Chemin faisant, Justine découvre toute l’aventure ; elle raconte les siennes, instruit son jeune amant des malheureuses circonstances qui lui ont fait connaître l’exécrable Dubois. Dubreuil, honnête et sensible, témoigne la plus vive reconnaissance