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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/277

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che également les fesses… Avez-vous recommandé l’obéissance… la plus exacte soumission ? ces créatures savent-elles qu’elles sont ici dans le plus saint asyle du despotisme et de la tyrannie ?… Oui, monsieur, répond la Dubois en s’inclinant pour mieux présenter ses fesses à l’abbé ; je leur ai suffisamment parlé de l’extrême puissance de monseigneur, de ses richesses prodigieuses, de son crédit éminent, et je les crois toutes prêtes à s’humilier devant sa grandeur… Qu’elles le prouvent donc, dit l’abbé, en ne paraissant ici qu’à genoux, jusqu’à ce qu’on leur permette de se relever. Et les deux jeunes personnes, aussi-tôt inclinées, parurent attendre les ordres qu’il plairait au prélat de leur signifier. Ce libertin, presque nu lui-même, fut, selon sa coutume, se regarder dans toutes les glaces, en se faisant branler, devant chacune, par la Dubois. Tous deux considéraient la représentation des supplices, et semblaient en menacer les deux malheureuses, qui, toujours à genoux, se contentaient de frémir, et de baisser les yeux, pendant que le flegmatique abbé continuait sa lecture, sans avoir l’air de prendre la moindre part à la scène. Cette tournée faite, l’évêque fut essayer le fauteuil du bour-