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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/284

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bout des seins, et comprime si violemment cette délicate partie, que le sang en jaillit sur une des glaces ; l’infâme porte sa bouche sur la blessure ; il se délecte à sucer la plaie : on lui représente la victime, dont les cris et les douleurs ne peuvent se peindre ; on la lui replace dans une attitude tout-à-fait contraire. Ce ne sont maintenant plus que les fesses qu’elle expose à son persécuteur. Ici l’abbé est chargé de saisir avec le bout des doigts des pincées de chair, ce qui est très-difficile sur un derrière aussi ferme… aussi potelé : dès qu’il a pu faire tendre la peau, l’évêque passe son fil, entoure le morceau pincé, et le comprime : souvent la chair échappe ; quelquefois l’opération réussit. Dans ce dernier cas, monseigneur n’oublie pas de mordre de toutes ses forces la pincée de chair comprimée, et de s’extasier dès qu’il voit le sang. Je ne sais, dit le farouche abbé, d’où vient que monseigneur ne coupe pas ces morceaux de chair ? C’est que je ménage, répond le prélat haletant de lubricité ; nous redoublerons bientôt tout cela.

Il est facile de deviner ici quelle devait être la situation de Justine ; ne voyant dans tous ces supplices que l’image de ceux qui lui