Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/289

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de l’arracher. Allons, dit-il en se retirant, me voilà tout aussi en train que si je n’eusse rien perdu : qu’on prépare Justine. Oh ! Monseigneur, interrompit ici la Dubois, ce supplice est trop doux pour elle ; n’en auriez-vous pas de plus affreux ? Je suis bien sûre que si vous étiez à la tête d’un gouvernement, vous trouveriez cette mort trop faible pour les scélérats qui l’auraient méritée ; or, Justine est dans ce cas ; trouvez-nous donc quelque chose de meilleur.

Assurément, répondit l’évêque ; quoiqu’un grand criminel moi-même, je ne vous cache pas que je voudrais et qu’on multipliât beaucoup plus qu’on ne fait les supplices judiciaires, et qu’on les rendit plus imposans ; la raison de cela est bien simple… Tenez, poursuivit-il en descendant, et se couchant sur un des sophas, analysons un peu cette matière, pendant que je vais reprendre haleine… Tranquillisez-vous, Dubois, votre protégée n’y perdra rien.

« Vous croyez, dites-vous, mes amis, que les supplices que j’érigerais, dans le cas où je me trouverais revêtu de quelqu’autorité, deviendraient infiniment plus rigoureux que ceux qui sont maintenant en usage : assuré-