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fil, la seconde en aura moins, la troisième moins : encore, jusqu’à ce qu’enfin le mouvement du pendule se reduise à une simple vibration, laquelle se terminera à un repos absolu »

Sur cette expérience, je me dis : l’homme est le résultat du mouvement le plus étendu, la tortue n’est que celui d’une vibration ; mais la matière la plus brute fut la cause de l’un et de l’autre[1].

Les partisans de l’immortalité de l’ame, pour expliquer le phénomène de l’homme, le douent d’une substance inconnue ; nous autres matérialistes, bien plus raisonnables sans doute, nous ne considérons ses qualités que

  1. Voilà qui va à merveille, vont dire ici les amis du ridicule systême de la divinité ; mais vous admettez donc une cause au mouvement. Or, quelle est cette cause, si ce n’est Dieu ? Quel misérable syllogisme ! Non, je n’admets aucune cause au mouvement de la matière ; elle a dans elle-même le principe de sa force motrice ; elle est toujours en mouvement ; et c’est ce perpétuel mouvement, bien reconnu dans elle, qui joue le rôle de l’agent, dont je me sers dans la comparaison que j’adopte.