guisent ; tel devait être son sort ; je le lui avais prédit… elle était sage, comment n’eut-elle pas échoué ? Venez, mon enfant, venez à mon château ; je suis curieuse de savoir par quelle fatalité je vous retrouve… On rentre. Eh, quoi ! dit Justine éblouie du faste qu’elle voit régner par-tout, pendant que je puis à peine soutenir mes faibles jours, voilà donc, ma sœur, les richesses qui vous environnent ? O fille pusillanime ! répondit Juliette, cesse de te surprendre, je t’avais annoncé tout cela. J’ai suivi la route du vice, moi, mon enfant ; je n’y ai jamais trouvé que des roses : moins philosophe que moi, tes maudits préjugés t’ont fait révérer des chimères ; tu vois où elles t’ont conduite ! Abbé, poursuivit la célèbre sœur de notre héroïne, qu’on lui fasse donner des habits plus décens, et qu’on mette son couvert avec nous ; demain nous écouterons le récit de ses malheurs.
Justine, rafraîchie, reposée, raconta le lendemain à toute la société les aventures que l’un vient de lire. Quelqu’abattue que fût cette belle fille, elle plut à tout le monde, et nos libertins, en l’examinant, ne pouvaient s’empêcher de la louer. Oui, dit l’un d’eux