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me supposer assez d’adresse… me croire assez de crédit dans cette maison, pour que les moyens de ces voluptés ne dépendant que de moi, tu ne dusses jamais craindre de n’en pas jouir. Suis nous, tout est calme. Ne t’avais-je pas dis que je te ferais voir des choses singulières. Delbène allume une petite lanterne, elle marche devant nous ; Volmar, Flavie et moi la suivions. Arrivées dans l’église, quel est mon étonnement de voir la supérieure ouvrir un tombeau, et pénétrer dans l’asyle des morts. Mes compagnes au fait, la suivent en silence ; je témoigne un peu de frayeur, Volmar me rassure ; Delbène rabaisse la pierre. Nous voilà dans les souterrains destinés à servir de sépulture à toutes les femmes qui mouraient dans le couvent. Nous avançons, une nouvelle pierre se lève, et quinze à seize marches à descendre nous font parvenir dans une espèce de salle basse, très-artistement décorée, et qui prenait de l’air par des ventouses correspondantes au milieu des jardins. Oh mes amis ! je vous laisse à penser qui je trouvai là… ? Laurette, parée comme les vierges qu’on immolait jadis au temple de Bacchus… L’abbé Ducroz, grand vicaire de