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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 5, 1797.djvu/17

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siège du plaisir dans les femmes, frotte-le jusqu’à l’égratigner, je suis dure… je suis épuisée, il me faut des choses fortes ; je veux me distiller en foutre avec vous, je veux décharger vingt fois de suite si je le puis. Oh dieu ! comme nous lui rendîmes ce qu’elle nous prêtait ; il est impossible de travailler avec plus, d’ardeur à donner du plaisir à une femme… impossible d’en trouver une qui le goûtât mieux. Nous nous remîmes.

Mon ange, me dit cette charmante créature, je ne puis t’exprimer le plaisir que j’ai d’avoir fait connaissance avec toi ; tu es une fille délicieuse, je vais t’associer à tous mes plaisirs, et tu verras qu’il est possible d’en goûter de bien vifs, quoiqu’on soit privé de la société des hommes. Demande à Euphrosine si elle est contente de moi. — Oh mon amour, que mes baisers te le prouvent, dit notre jeune amie, en se précipitant sur le sein de Delbène, c’est à toi que je dois la connaissance de mon être ; tu as formé mon esprit, tu l’as dégagé des stupides préjugés de l’enfance ; c’est par toi seule que j’existe au monde ; ah que Juliette est heureuse, si tu daignes prendre d’elle les mêmes.