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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 5, 1797.djvu/342

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on a porté long-tems en France les parties naturelles de l’homme, relevées en bosse sur la veste ou sur la culotte.

À l’égard de la prostitution de ses sœurs ou de ses filles en usage chez presque tous les peuples du Nord, elle ne m’étonne pas ; celui qui se conduit ainsi, espère, ou des faveurs de celui auquel il prostitue, ou au moins de le voir agir, et cette lubricité est assez délicieuse pour être singulièrement recherchée. Il est un autre sentiment fort délicat dans ces sortes de prostitutions, et qui engage plusieurs hommes à livrer leurs femmes comme je le fais ; ce mouvement consiste à s’embrâser de l’infamie dont on se couvre soi-même, et il est excessivement chatouilleux ; plus l’on multiplie en ce cas les effets de sa honte, mieux l’on jouit. On voudrait traîner dans la boue l’objet qu’on s’amuse à livrer ; on voudrait le vautrer dans la crapule, faire en un mot ce que j’ai fait ; mener sa femme et sa fille au bordel, les faire racrocher au coin des rues, et les tenir soi-même, pendant l’acte de la prostitution.

Quoi, monsieur, interrompis-je, vous avez une fille ? J’en avais une, répondit