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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 6, 1797.djvu/221

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maintenant réservée : il faut vous préparer à la mort. — Tu es, dit fièrement Cloris, le ministre d’un tyran et d’une putain, la postérité me jugera. Ici, Saint-Fond se lève en fureur ; il bandait ; il ne se fait suivre que de moi, s’approchant de cet insolent bien contenu par ses chaînes, il lui donne plusieurs soufflets à tour de bras, l’insulte, lui crache au visage, et se branlant le vit sur les têtons de Julie, toujours à ses pieds, venge-toi si tu peux, lui dit-il, venge-toi. — O lâche ! tu fuirais si j’étais libre. — Cela est vrai ; mais je te tiens, je te défie de te venger, et je t’insulte avec plaisir. — Tu me dois tout. — Je n’aime pas le poids de la reconnaissance. Il lui prit le vit, le secoua ; il m’ordonna de le branler ; mais voyant que rien n’avançait : séparez cet homme de sa famille, dit-il à Delcour ; qu’on l’attache à ce poteau. La reine m’ayant laissé le maître des supplices par lesquels vous méritez d’être punies, et qui doivent précéder votre mort, continue Saint-Fond, en s’adressant aux deux femmes, vous allez l’une et l’autre souffrir, sous les yeux de Cloris, tous les genres de prostitution et de luxure, qu’il me plaira de vous imposer.