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était tendue de noir ; des ossemens, des têtes de cadavres, des larmes d’argent, des faisceaux de verges, des poignards et des martinets, ornaient cette lugubre tapisserie ; dans chaque niche était une des vierges branlée par une tribade, toutes deux nues, appuyées sur des coussins noirs, ayant les attributs de la mort perpendiculaires à leur front. Dans le fond de chaque niche, se voyait l’une des têtes qui venaient d’être coupées, et près des niches, à droite, était un cercueil ouvert, à gauche une petite table ronde sur laquelle reposaient un pistolet, une coupe de poison et un poignard : par un rafinement d’incroyable barbarie (fait, j’en étais bien sûre, pour plaire à mon amant) j’avais fait scier les trois troncs des victimes qui venaient d’être sacrifiées ; on n’en avait conservé que la partie des fesses, prise depuis la chute des reins jusqu’au bas des cuisses, et ces morceaux de chairs étaient suspendus par des rubans noirs, à hauteur de la bouche, dans chaque entre-collonnemens des niches ; ce furent les premiers objets qui frappèrent Saint-Fond… Ah ! ah ! dit-il, en venant les baisers, je suis fort aise de retrouver des culs qui