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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 6, 1797.djvu/259

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valets sur-tout m’échauffaient infiniment l’imagination. On ne se figure pas ce que c’est que d’avoir le vit d’un valet de bourreau dans le cul ; je les remplaçai par des garçons bouchers, et j’aimais, lorsque pleins de sang, ils venaient m’enculer deux heures. Je conçois tous ces goûts, dis-je à Saint-Fond. — Ah ! sois-en sûre, ma chère, il faut de l’infamie et de la dépravation dans tout cela ; et la luxure n’est rien, si la crâpule n’en fait l’ame. Mais à propos, continua le ministre, il y a une de tes tribades qui m’agace étonnamment les nerfs… cette jolie blonde, celle qui je crois obtint mon dernier foutre. — Palmire. — Oui, c’est ainsi que je te l’entendis nommer… elle a le plus beau cul… le plus étroit… le plus chaud… Comment t’es-tu procuré cette fille ? — Elle travaillait chez une marchande de modes, à peine avait-elle dix-huit ans quand je l’ai prise… et neuve comme l’enfant qui sort du sein de sa mère ; elle est orpheline, sa naissance est bonne, elle ne dépend que d’une vieille tante, qui me l’a fort recommandée. — L’aimez-vous, Juliette ? — Je n’aime rien, Saint-Fond, je n’ai que des caprices. — Il me semble que cette jolie