Aller au contenu

Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 6, 1797.djvu/282

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

faire signer sous huit jours. Allons, dit le ministre, en prenant une note sur ses tablettes, — le déjeûner de l’homme, et la sortie des femmes. Pars demain, Juliette, emmène avec toi Clairwil, elle est charmante, pleine d’imagination, nous ferons une scène délicieuse. — Vous faudra-t-il des hommes et des tribades ? — Non, les scènes particulières valent quelquefois mieux que les orgies ; plus recueillis, on fait plus d’horreurs ; et comme on est là, bien ensemble, on se livre infiniment davantage, — Il faut au moins deux femmes pour aider. — Oui, deux bien vieilles ; tu me les chercheras de soixante ans au moins, c’est un caprice ; il y a long-tems que l’on m’assure, que rien ne fait bander comme la décrépitude de la nature ; je veux l’essayer.

Il manque quelque chose à tout cela, dit Clairwil, à qui je fus faire part sur le champ des intentions du ministre ; ces jeunes filles doivent avoir des amans ; il faut les découvrir, les faire enlever, et les immoler avec elles : il y a un million de détails très-voluptueux à tirer de ces situations. Je vole chez le ministre, je lui rends compte des idées de Clairwil ; il les approuve ; la