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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 6, 1797.djvu/296

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bastille, et j’espère ne pas manquer ces quatre-ci ; je ne connais rien de délicieux comme ce calcul. Tibère, dit-on, s’y livrait tous les soirs ; le crime ne serait rien sans ses doux souvenirs. O Clairwil ! où nous entraînent les passions ! Dis, mon ange, aurais-tu la tête assez calme… aurais-tu, par hasard assez déchargé, pour me faire, sur cela, quelques beaux discours ? Non, foutre, non, non, sacredieu, répondit Clairwil, rouge comme une bacchante, j’ai plus d’envie d’agir que de parler ; un feu dévorant coule dans mes veines, il me faut des horreurs, je suis hors de moi… Commettre infiniment d’atrocités est assurément mon avis, dit Saint-Fond ; ces deux couples m’excitent ; il est inoui les tourmens que je leur souhaite et que je voudrais leur voir endurer… Et les malheureux entendaient tout ce que nous disions ; ils nous voyaient comploter contre eux… et ils ne mouraient pas.

La fatale roue inventée par Delcour, était sous nos regards ; Saint-Fond la considérait méchamment, et l’idée d’y placer quelques victimes élança bientôt son vit vers le ciel : alors le scélérat, après avoir expliqué bien haut les propriétés de cette infernale ma-