Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 6, 1797.djvu/298

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qu’en ce moment le libertin confiât à la victime un secret impénétrable, et qu’elle était comme chargée de porter en l’autre monde.

Que fait-il donc là, dit Clairwil, ennuyée d’attendre, et s’approchant de la porte du cabinet ? Je n’en sais rien répondis-je, mais je desire le savoir avec tant d’ardeur que j’ai presqu’envie de lui dire de me sacrifier pour l’apprendre. Dormon sort ; ses chairs portaient des traces de plusieurs vexations cruelles ; ses fesses et ses cuisses, sur-tout, étaient violemment meurtries ; la honte, la rage, la crainte et la douleur se combattaient sur son front altéré ; du sang coulait de son vit et de ses couilles ; et ses joues, vivement colorées, portaient l’empreinte de plusieurs soufflets. Pour Saint-Fond, il bandait considérablement ; la barbarie la plus atroce se peignait sur chacun de ses traits ; il avait encore une main sur le cul de la victime, lorsque tous deux rentrèrent. Allons, foutu gueux, lui dit Clairwil, en se réjouissant de le voir reparaître ainsi, allons, allons, il faut y passer… St.-Fond poursuivit cette Mégère, il n’y a pas assez d’hommes ici, je voudrais être prodigieusement foutue voyant expirer ce gredin : sa maîtresse te