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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 6, 1797.djvu/340

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sitivement, ni sur la place de l’enfer, ni sur les tourmens qu’on y éprouve : cela posé, la parole de Dieu ne nous éclaircit rien, vu que ce que l’écriture nous apprend, doit être positif et distinctement énoncé, sur-tout quand il s’agit d’un objet de la plus grande importance. Or, il est bien certain, qu’il n’y a pas, ni dans le texte hébreu, ni dans les versions grecques et latines, un seul mot qui désigne l’enfer, dans le sens que nous y attachons ; c’est-à-dire, un lieu de tourmens destiné aux pécheurs. Ce témoignage n’est-il pas bien fort, contre l’opinion de ceux qui soutiennent la réalité de ces tourmens ? S’il n’est point question de l’enfer dans l’écriture, de quel droit je vous prie, prétend-on admettre une pareille notion ? Sommes-nous forcés en religion, d’admettre autre chose que ce qui est écrit : or, si cette opinion ne l’est pas, si elle ne se trouve nulle part, en vertu de quoi l’adopterions-nous ? Nous ne devons point nous occuper l’esprit de ce qui n’a point été révélé ; et tout ce qui n’est pas dans ce cas, ne peut légitimement être regardé par nous, que comme des fables, des suppositions vagues, des traditions humaines,