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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/10

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dans l’autre sexe : j’y ai vu plus d’une fois des femmes et des filles de la première naissance ; et je puis dire avoir goûté, dans cette maison, des voluptés bien douces, et des plaisirs bien recherchés. Je rentrais à quatre heures, et dînais toujours avec quelques amis. Je ne vous parle point de ma table : aucune maison de Paris n’était servie avec autant de splendeur, de délicatesse et de profusion. Il n’était jamais rien d’assez beau, ni d’assez rare : l’extrême intempérance dont vous me voyez, doit, je crois vous faire bien juger de cet objet. Je place l’une de mes plus grandes voluptés, dans ce léger vice ; et j’imagine que, sans les excès de celui-là, on ne jouit jamais bien des autres. J’allais ensuite ait spectacle ; où je recevais le ministre, si c’étaient ses jours.

À l’égard de ma garde-robe, de mes bijoux, de mes économies, de mon mobilier, quoiqu’il y eût à peine deux ans que je fusse avec monsieur de Saint-Fond, je ne vous dirai point trop, en évaluant ces objets à plus de quatre millions, dont deux en or dans ma cassette, devant lesquels j’allais quelquefois, à l’instar de Clairwil,