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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/101

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femmes de sa vie ; et le pénaillon avoua qu’il n’y avait dans tout Paris, que le cul de son supérieur, qui put résister à son vit. Tu l’encules donc, scélérat, dit Clairwil ? — Très-souvent. — Et tu dis la messe, tu confesses avec la journalière habitude de ces désordres ? — Pourquoi pas ? le plus dévot des hommes est celui qui sert tous les Dieux.

Mesdames, poursuivit le moine, assis au milieu de nous, et maniant un cul de chaque main, vous imaginez-vous que nous croyons à la religion plus que vous ? Placés plus près de l’être qu’elle suppose, nous appercevons bien mieux que d’autres, tous les linéamens de la chimère ; la religion est une fable sacrée, dont nous avons besoin pour vivre, et le marchand ne doit pas discréditer sa boutique. Nous vendons des absolutions et des Dieux, comme une maquerelle vend des putains ; sommes-nous donc d’une autre chair que la vôtre, pour être insensibles à vos passions ; et croyez-vous que quelques onctions ridicules, quelques simagrées absurdes, nous cuirassent aux dards de l’humanité, eh, non, les passions, dit un homme d’esprit, prennent une nouvelle force sous le froc, on les porte dans le cœur, l’exemple les