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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/135

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branler. Il est, je crois, impossible de s’expliquer plus clairement. C’est précisément parce que je comprends à merveille ta philosophie, ma chère, dis-je à Clairwil, que crois devoir t’assurer que j’en adopte tous les principes, et que j’en suis l’esprit mot à mot. Je suis prête à te le prouver par telle épreuve où il te plaira de me soumettre. Si tu m’avais mieux observée que tu n’as fait, dans l’évènement qui vient de se passer, tu ne m’adresserais, j’en suis sure, aucun reproche ; j’aime à présent le mal pour lui-même ; ce n’est que dans son sein que mes plaisirs s’allument, et nulle volupté n’existerait pour moi, si le crime ne l’assaisonnait. Je ne dois plus maintenant vous consulter, que sur un seul point : le remords est nul, je vous proteste que je n’en ressens pas la plus légère atteinte, quelque soit l’horreur où je me livre ; mais j’ai quelquefois de la honte ; je rougis comme Eve après son péché. Il me semble, qu’excepté vous et nos amis, je ne voudrais pas que personne, sût les écarts où nous nous livrons : expliquez-moi, je vous prie, pourquoi placée entre ces deux mouvemens, j’éprouve le plus faible, n’étant plus sensible au plus