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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/156

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L’époque de Pâques approchait, Clairwil fut la première à me rappeler notre partie des carmes. Introduites dans l’intérieur du couvent avec Elvire et Charmeil, mes deux plus jolies tribades, le supérieur commença par nous demander des nouvelles de Claude ; il n’avait pas paru, nous assura-t-il, depuis l’invitation que nous lui avions faite. Nous assurâmes le bon moine, que nous ignorions absolument le sort de son confrère ; mais qu’avec le libertinage que nous lui avions reconnu, il paraissait fort vraisemblable qu’il avait jeté le froc aux orties. Il n’en fut plus question ; nous passâmes dans une salle immense ; et ce fut-là, où le supérieur nous fit faire la revue des combattans. Eusèbe les faisait tous passer, les uns après les autres ; ils arrivaient entre les mains de mes deux femmes, qui les branlaient, et nous montraient les vits. Tout ce qui n’avait pas au moins six pouces de tour, sur neuf de long, fut réformé, ainsi que tout ce qui passait cinquante ans. On ne nous en avait promis qu’une trentaine, il y eut soixante-quatre moines et dix novices, tous munis d’engins, dont les