Aller au contenu

Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/172

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

plaisances avec ceux-là, leurs forces s’y épuisèrent, sans que nous puissions y rien gagner ; d’autres voulurent des choses plus singulières encore ; nous fîmes tout… tout déchargea, jusqu’au sacristain, jusqu’au portier, jusqu’aux balayeurs, qui nous foutirent deux ou trois cents coups chacun ; et après avoir couru plus de trois cents postes, soit d’un côté, soit de l’autre, nous nous retirâmes, épuisées de tous les genres de fatigue qui peuvent accabler le corps humain. Un régime exact de neuf jours, pendant lesquels nous prîmes beaucoup de bains et de petit-lait, nous rendit aussi fraîches, que si nous n’eussions jamais imaginé cette partie.

Mais s’il n’en restait plus de vestiges à mon extérieur, ma tête n’en était pas moins embrâsée ; on n’imagine pas dans quel état cette extravagance l’avait mise, j’étais exactement dans le délire de la lubricité, je voulus, ou pour m’appaiser, ou pour m’enflammer davantage, aller toute seule une fois à notre Société des Amis du Crime, il y a des momens, où, quelqu’agréable que soit la compagnie d’un être qui pense comme nous, on préfère cependant la solitude, il