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l’excite à m’humilier davantage encore. Le vilain le fait, et ne me quitte qu’après m’avoir chié sur le visage… Et j’étais heureuse ; plus je me vautrais dans l’ordure et dans l’infamie, plus ma tête s’embrâsait de luxure, et plus augmentait mon délire. En moins de deux heures je fus foutue plus de vingt coups, pendant qu’Elvire me branlait toujours… et rien… non rien n’appaisait l’état cruel où me plongeait l’idée du crime que je venais de commettre. Remontée dans mon boudoir, nous appercevons l’atmosphère éclaircie. Oh madame, me dit Elvire, en ouvrant une fenêtre… regardez donc… le feu… le feu où nous avons été ce matin… et je tombe presqu’évanouie… Restée seule avec cette belle fille, je la conjure de me branler encore… Sortons, lui dis-je… je crois que j’entends des cris ; allons savourer ce délicieux spectacle… Elvire, il est mon ouvrage, viens t’en rassasier avec moi… Il faut que je voye tout, il faut que j’entende tout, je ne veux pas que rien m’échappe. Nous sortons… toutes deux échevelées, froissées, enivrées ; nous ressemblions à des bacchantes, À vingt pas de cette scène d’horreur, derrière un petit tertre qui nous déguisait aux regards