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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/212

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physique, véritable tombeau des voluptés ; ces plaisirs, dis-je, seront mille fois plus délicieux, cueillis au sein de la débauche, de la crapule et du libertinage, que ne pouvaient l’être ceux qu’il procurait jadis à sa belle maîtresse : alors, il ne travaillait que pour elle, c’est lui seul qui l’occupe aujourd’hui. Regardez ses rafinemens ; observez comme il craint de perdre ce qu’il sait bien ne pouvoir caresser qu’une minute ; quels détails dans sa lubrique jouissance… comme tout est pour lui, et comme il veut qu’on ne s’occupe que de lui. L’apparence même du plaisir le troublerait dans l’objet qui le sert, ce n’est que la soumission qu’il veut. La blonde Hébé détourne ses regards, elle ne peut cacher ses dégoûts ; qu’importe au septuagénaire Philatre ; ce n’est pas pour elle qu’il veut jouir, c’est pour lui seul : ces mouvement d’horreur qu’il produit, tournent au profit de sa volupté même : il est bien aise de l’inspirer ; il est obligé de contraindre ; il faut presque qu’il menace, pour obtenir qu’on dirige dans sa bouche fœtide une langue douce et fraîche, que la jeune beauté qui lui est sacrifiée, craint de profaner par