Aller au contenu

Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/232

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

régulièrement corrompu tous les ans ; mais il faut même aider, autant qu’on le peut, à la corruption du reste, — Sacre-dieu, dit Clairwil, si dix personnes s’entendaient pour le même plan, ce qui est extrêmement possible, le degré de la corruption, sous leurs yeux même, deviendrait plus rapide que les progrès les plus violons de la peste ou de la fièvre maligne. Assurément, répondis-je ; mais quand, on entreprend un tel projet, il faut employer à-la-fois, pour la plus grande sûreté de la réussite, les trois moyens que je viens d’indiquer : — conseils, — actions, — écrits… Comme tout cela peut être dangereux, dit Clairwil… J’en conviens, répondis-je ; mais souviens-toi que Machiavel a dit, qu’il valait mieux être impétueux que circonspect, parce que la nature est une femme, de qui l’on ne saurait venir à bout, qu’en la tourmentant. On voit, par expérience, continue le même écrivain, qu’elle accorde ses faveurs bien plutôt aux gens féroces qu’aux gens froids. Sais-tu, continua Clairwil, que ton Belmor doit être délicieux. Il l’est aussi, répondis-je, peu d’hommes sont plus aimables ; il n’est pas de plus libertins ; — il aimera