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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/242

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puis en attendant vous prédire, moi, c’est qu’où le vice cessera, le malheur arrivera. Ici, un nuage fort épais s’éleva dans la chambre ; la Durand tomba en syncope, elle cria, fit d’étranges contorsions, pendant lesquelles son beau corps parut tout à nud, et revint à elle dès que le nuage fut dissipé. Cette vapeur avait laissé dans la chambre, une odeur mêlée d’ambre et de soufre. Nos vêtemens nous furent rendus : dès que nous les eûmes repris, la Durand nous demanda qu’elles étaient les sortes de poisons que nous desirions. Votre prédiction me tourmente, dit Clairwil… mourir dans cinq ans ! Peut-être l’éviterez-vous, répondit la Durand, j’ai dit ce que j’ai vu, mes yeux me trompent quelquefois. J’embrasse cet espoir, dit Clairwil, il me devient nécessaire… Que m’importe, au reste, n’eussé-je que huit jours à vivre, il faut qu’ils soient souillés par des crimes. Allons, faites-moi voir tous les poisons que vous avez ; nous voulons visiter et vos bocaux, et toutes les plantes curieuses de votre jardin : vous nous expliquerez les propriétés de toutes ces choses : nous ferons mettre de côté celles qui nous plairont ; vous nous en donnerez le