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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/264

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quelques-unes des questions où il me semble qu’elle peut répondre… il est certain qu’il se fait du libertinage chez vous, nous sommes payées pour en être sûres ; quel est celui que vous pouvez nous faire ? car nous sommes extrêmement libertines… Il n’est pas une seule passion, répondit la Durand, pas une seule fantaisie, pas un être vivant sur la terre, pas un égarement, quelque bisare qu’il puisse être, dont vous ne puissiez vous procurer ici la jouissance ; indiquez-moi seulement, quelques heures avant, ce à quoi vous avez envie de vous livrer ; et tel extravagant, tel irrégulier, tel effroyable que cela puisse être, je vous proteste de vous le faire exécuter ; je dis plus, s’il y a quelques hommes ou quelques femmes dans le monde dont vous vouliez connaître les goûts ou les passions, je les ferai trouver ici ; et sans qu’ils puissent soupçonner la trahison, vous les observerez au travers d’une gaze. Cette maison est toute entière à moi, la facilité avec laquelle on arrive de quatre côtés, sans être vu, sa position isolée, la sévérité de sa clôture, le mystérieux, en un mot, dont elle est, assure, ce me semble, à-la-fois et la discrétion et le plaisir ;