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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/288

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impossible : ah ! me répondait-il, que vous connaissez mal et la vertu et le Dieu puissant dont elle émane ! jamais le sein de ce Dieu juste, ne fut fermé au repentir ; implorez-le, Juliette, implorez-le avec ardeur, et sa grâce est à vous. Ce ne sont point de vaines formules, ni des pratiques superstitieuses que j’exige de vous ; c’est de la foi, c’est de la vertu, c’est l’assemblage de toutes les façons de vous conduire, qui peuvent assurer sur la terre les longues années que vous avez à y vivre, et c’est pour votre bonheur que je vous les desire. Ceux qui n’ont aimé de vous que vos vices, parce que les leurs y trouvaient un attrait de plus, étaient loin de vous parler ce langage ; il n’appartenait qu’à l’ami de votre ame d’oser vous le tenir, et vous le pardonnerez, mademoiselle, au desir ardent que j’ai de vous voir heureuse.

S’il faut vous l’avouer, mes amis, le joli petit sermon de monsieur de Lorsange ne m’avait nullement persuadée ; la raison avait fait sur moi des progrès trop grands, pour qu’il me fût possible d’entendre encore la voix du préjugé et celle de la superstition. Quels moyens employait d’ailleurs le pauvre Lorsange ? il n’y avait rien de si ridicule,