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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/302

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quelque chose de criminel ; rien ne l’étant selon moi d’avantage que de vouloir contraindre la nature à rétrograder : et mettant toujours mes principes en actions, je proteste bien qu’on ne me verra jamais donner nuls soins à des malades, ni les soulager en quoi que ce puisse être. Qu’on ne me dise point que c’est la dureté de mon caractère qui me force à penser ainsi ; cette opinion ne vient que de mon esprit, et il me trompe rarement en systêmes.

Mon très-chaste époux dans la terre, je pris son deuil avec grand plaisir ; jamais veuve ne fût, dit-on, plus charmante dans ce costume, sous lequel je me fis foutre dès le jour même, dans la société de Chabert ; mais ce que je trouvais de plus délicieux encore que ces atours lugubres, ce furent les quatre belles terres évaluées à cinquante mille livres de rentes, dont je devins maîtresse, ainsi que les cent mille francs d’argent comptant que je trouvai dans les coffres de mon mari. Voici bien amplement de quoi faire mon voyage d’Italie, dis-je, en faisant passer ces rouleaux de la cassette du défunt dans la mienne…