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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/319

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j’ai réussi ; j’ose me flatter d’en avoir fait une des plus belles et des plus savantes créatures qu’il y ait en Europe. Je vous desirais, Excellence, je vous cherchais depuis long-tems : ayant entendu dire que vous habitiez Alexandrie, j’ai voulu me convaincre par mes yeux, je vois que je ne me trompe pas, Monseigneur, j’espère que vous récompenserez mes soins, et que vous aurez quelques bontés pour un pauvre Italien, qui n’a d’autres richesses, que la beauté de sa femme.

La taille leste et fringuante d’Augustine, qui parlait aussi bien italien que moi ; ses jolis yeux noirs et l’extrême blancheur de sa peau, ne tardèrent pas à enflâmer le duc Piémontais ; et les attraits de l’inceste, augmentant de beaucoup à ses yeux la dose de luxure qu’il attendait de cette jolie fille, après quelques explications, quelques éclaircissemens parfaitement donnés par Sbrigani, le pauvre duc assura que le sang s’exprimait en lui, qu’il reconnaissait Augustine, et qu’il allait l’emmener sur l’heure pour lui assigner le rang qu’elle devait tenir dans sa famille… Doucement, Monseigneur, dit mon illustre époux, votre Excellence va