Aller au contenu

Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/326

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pennin ; cette chaîne immense de montagnes qui partage l’Italie, est du plus grand intérêt pour le voyageur curieux ; il est impossible de se représenter le pittoresque des sites qui s’offrent à tout instant dans de certains endroits ; on découvre en entier, d’un côté, la vaste plaine de Lombardie ; de l’autre la mer Adriatique ; munis d’un télescope, notre vue se porta à plus de cinquante lieues.

Nous dînâmes à Piétra-Mala, avec l’intention d’aller observer le volcan. Zélée sectatrice de toutes les irrégularités de la nature, adorant tout ce qui caractérise ses désordres… ses caprices, et les affreux forfaits dont sa main chaque jour nous donne l’exemple, après un assez mauvais repas, malgré les précautions que nous prenions d’avoir toujours un cuisinier en avant, nous nous avançâmes à pied dans la petite plaine sèche et brûlée où s’apperçoit ce phénomène. Le terrein qui l’environne est sabloneux, inculte et rempli de pierres ; à mesure que l’on avance, on éprouve une chaleur excessive, et l’on respire l’odeur de cuivre et de charbon de terre, que le volcan exhale ; nous apperçûmes enfin la flamme, qu’une