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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/362

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sacré pour moi : vous épargner tous quatre eût été croire aux droits de l’hospitalité… L’apparence… la seule idée d’une vertu me fait horreur ; il fallait que je violasse ces droits… au moins en quelque chose : me voilà satisfait maintenant, soyez tranquille. — Minski, vous me parlez avec une franchise qui doit vous mériter la mienne, il y a dans tout ceci plus de craintes pour moi, que de regrets pour Augustine. Connaissez assez mon cœur pour le croire incapable de pleurer un sujet de libertinage ; j’en ai sacrifié beaucoup dans ma vie, et je vous jure que je n’en ai jamais regretté aucun ; et comme il allait se lever : non, lui dis-je, en le priant de se rasseoir, vous venez de faire le procès à la vertu de l’hospitalité, Minski, j’aime les principes ; suggérez-moi les vôtres sur cet objet ; quoiqu’aucune vertu ne fût respectable pour moi, je ne m’étais pas défait de mes maximes sur l’hospitalité, peut-être même encore osai-je les croire inviolables, détruisez, combattez, déracinez, Minski, je vous écoute.

La plus grande de toutes les extravagances, sans doute, dit le géant, en ayant l’air de me savoir gré des moyens que je lui donnais