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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/45

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sur une estrade en face d’elle ; et là, séparée par une balustrade de toute l’assemblée, elle ordonna que l’on me mit nue : deux frères servans arrivèrent, et dans moins de trois minutes, il ne me resta pas un vêtement sur le corps. J’avoue qu’un peu de honte s’empara de moi, lorsque les frères, en se retirant, m’exposèrent absolument nue aux yeux de l’assemblée ; mais les nombreux applaudissemens, que j’entendis, me rendirent bientôt toute mon impudence. Telles furent les questions que m’adressa la présidente ; j’y joins mes réponses.

Promettez-vous de vivre éternellement dans les plus grands excès du libertinage ? — Je le jure.

Toutes les actions luxurieuses, même les plus exécrables, vous paraissent-elles simples et dans la nature ? — Je les vois toutes comme indifférentes à ses yeux.

Les commettriez-vous toutes au plus léger desir de vos passions ? — Oui, toutes.

Protestez-vous, de vous conformer exactement à tout ce qui vous a été lu par votre marraine, dans les Statuts de la Société ? et vous soumettez-vous aux peines portées par ces Statuts, si vous devenez réfractaire ? —