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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/68

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dis-je ; n’est-ce donc point ainsi qu’il faut être ? — Soit ; mais entre nous, il faut se respecter, se chérir ; ce n’est qu’au dehors que doivent s’aiguiser nos armes ; et les créatures que vous venez de quitter, n’ont de plaisirs qu’à nuire à leurs frères ; méchantes, sournoises, traîtresses ; elles ont tous les défauts qui peuvent déplaire à la société : il suffit quelles viennent de s’amuser avec vous, pour tâcher de vous perdre, ou de vous faire esclave, si elles peuvent en venir à bout : sachez-moi quelque gré, de vous prévenir, et donnez-moi votre cul pour récompense. Je crus qu’il allait me foutre ; point du tout ; la seule passion de cet original consistait à m’épiler en dessous, en léchant le trou de mon cul : sur ce que je lui représentai qu’il me faisait mal, il me dit que l’avis qu’il me donnait, m’en épargnait de bien plus grands ; nous sortîmes enfin, au bout d’un quart de ce supplice, sans que mon jeune homme éjaculât. À peine l’eus-je quitté, que j’appris que tout ce qu’il m’avait dit sur les deux sœurs, n’était pas vrai, que la calomnie le faisait bander, et que par ces faux avis, il croyait payer à merveille les tourmens auxquels il condamnait toutes les femmes.