Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 8, 1797.djvu/176

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Sot Dieu tes jugemens sont pleins d’atrocités,
Ton unique plaisir consiste à l’injustice :
Mais j’ai tant fait de mal, que ta divinité
Doit par orgueil, au moins, m’arrêter dans la lice ;
Foutu Dieu ! la grandeur de mon impiété,
Ne laisse en ton pouvoir que le choix du supplice,
Et je nargue les fruits de ta férocité.
Si ta vaine colère attend que je périsse,
Contente, en m’écrasant, ton desir monstrueux,
Sans craindre que des pleurs s’écoulent de mes yeux.
Tonne donc ! je m’en fouts ; rends-moi guerre pour guerre,
Je nargue, en périssant, ta personne et ta loi ;

    libertinage, de ces deux amis y furent portés à leur comble. Le fameux sonnet, qu’on cite de lui, qui, par parenthèse, est une des plus mauvaises pièces de vers qu’il soit possible de lire, fut, dit-on, fait pendant une maladie. Il le désavoua ; et certes il n’était pas fait pour être avoué. Paraphrasé de cette manière, nos lecteurs le trouveront peut-être un peu plus supportable.